Quand on perd un enfant, c’est le voyage le plus solitaire
qu’il existe de faire. Le degré de douleur est quasiment impossible à mesurer
et à comprendre pour qui ne l’a pas vécu personnellement. Seules les personnes
ayant fait la même douloureuse expérience peuvent concevoir l’immensité de
souffrance que l’on doit surmonter.
Au fur et à mesure que l’on avance dans le processus du
deuil, il est impératif de trouver tous les moyens d’être soutenu et aidé pour
ne pas vivre sa peine, seul et isolé. Le fait de parler, d’exprimer sa
souffrance est important. Il faut s’approcher de quelqu’un de confiance
(professionnel ou non) qui saura écouter notre malheur. Même si ce n’est pas
évident d’exprimer ses sentiments et ses émotions, cela fait parti du processus
naturel de guérison et de la reconstruction de soi.
Dorothée
Sölle a écrit dans son livre Souffrance :
« La
victime elle-même doit trouver une façon d’exprimer et d’identifier sa
souffrance, il ne lui suffit pas de laisser quelqu’un s’exprimer à sa place. Si
les gens s’avèrent incapables de parler de leur peine, ils seront détruits par
elle ou avalés par l’apathie.
Sans la
capacité de communiquer avec autrui, il ne saurait y avoir de changement.
Devenir muet, n’entretenir absolument plus aucun relation, c’est la
mort. »