samedi 28 août 2021

Ma Bibliothèque 4 : "Changer l'eau des fleurs" de Valérie Perrin

Même si ce roman est une fiction, il vaut la peine d'en parler car son auteur a vraiment su mettre des mots justes sur le deuil et plus particulièrement la perte d'un enfant.

"Changer l'eau des fleurs" a été écrit par Valérie Perrin. Déjà l'auteur du livre tout aussi bon "Les oubliés du dimanche", elle a la faculté d'écrire les émotions d'une manière touchante. 




Résumé du livre : Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se réchauffer dans la loge où rires et larmes se mélangent au café qu'elle leur offre. Son quotidien est rythmé par leurs confidences. Un jour, parce qu'un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans un carré de terre, tout bascule. Des liens qui unissent vivants et morts sont exhumés, et certaines âmes que l'on croyait noires, se révèlent lumineuses.

Aborder le thème encore tabou de la mort et plus particulièrement du cimetière, Valérie Perrin nous fait découvrir ce lieu sous un regard nouveau ou justement la vie y est plus ce que jamais présente. Sa plume poétique et pleine d'humanité nous transporte dans un univers à couper le souffle. 


"J'ai refusé les achats et j'ai refusé d'aller à l'enterrement. Célia m'a dit que ce n'était pas possible. Que c'était impensable. J'ai répondu que si, c'était possible, que je n'irais pas à l'enterrement de ma fille en cendres. Qu'elle est déjà loin, ailleurs. Célia m'a dit "Pour faire ton deuil c'est indispensable, il faut que tu dises un dernier adieu à Léonine." J'ai répondu que non, je n'irais pas, que je voulais aller à Sormiou, dans les calanques. C'est là-bas que je te dirais au revoir. La mer me relierait à toi, une dernière fois. Je suis repartie avec Célia, dans sa voiture. Je ne me rappelle pas le voyage. J'étais dans les vapes, sous médicaments. Je ne dormais pas, je n'étais pas éveillée non plus. Je flottais dans une sorte de brume épaisse, un état second de cauchemar permanent où tous les sens sont anesthésiés, tout sauf la douleur. Comme ces gens qu'on immobilise pendant une opération mais qui ressentent tous les gestes du chirurgien. Le curseur du chagrin qui me broyait les os était poussé au maximum de l'insupportable. Respirer me faisait mal."

"Changer l'eau des fleurs", extrait du chapitre 43.


Je ne peux que vous conseiller ce livre plein de tendresse et d'émotion. Un cheminement tout au long d'une vie pour réussir à s'en sortir.