vendredi 3 mars 2017

CE QUI A CHANGE EN FRANCE

Malgré le fait que tout ce qui se rapproche du deuil périnatal reste encore tabou, que la société ne sait pas encore trop comment s’y prendre, il est un fait, les choses changent tout de même en France, depuis quelques années.




Beaucoup d’associations et de parents militent dans ce sens. Obtenir une reconnaissance est primordiale pour avancer dans le pénible processus du deuil. Négliger cette reconnaissance rend le deuil plus pénible encore pour les parents. Incompris, ils peuvent avoir un sentiment de rejet face à la société. Les gens ne se doutent pas de l’impact qu’a eu le passage de ce petit-être dans la vie des parents. Ce douloureux événement ne doit pas être minimisé.

Tous ces acteurs du domaine du deuil périnatal veulent faire changer les mentalités. Tous veulent faire reconnaître une existence légitime à leur enfant.


Pour faire le point, d’abord quelques chiffres :

Le deuil périnatal concerne aujourd’hui en France, environ 1% des naissances chaque année, soit environ 7000 bébés par an, donc 20 bébés par jour.


La mort périnatale intervient sous différentes formes :

- La MFIU : Mort Fœtale In Utéro

- L'accouchement prématuré : les bébés ne survivent que quelques secondes, quelques heures ou quelques jours.
- L'IMG : Interruption Médicale de Grossesse, lorsque le bébé présente un souci, une malformation, une maladie, l'empêchant de pouvoir vivre.
- On peut également y inclure les fausses couches.



Encore une fois, la douleur de la perte d’un bébé ne se mesure pas au nombre de mois de grossesse ou de jours de vie. La perte d’un petit bébé n’est pas un petit deuil.


Alors, qu’est-ce qui a changé ?


Le 30 novembre 2001, une circulaire apportait déjà les premières modifications quant à la reconnaissance de ces tout petits. Elle abaissait ainsi le seuil des 28 semaines à 22 semaines pour les enfants nés sans vie. Concrètement, cette circulaire prévoit que lorsque les enfants naissent sans vie à compter de la 22 SA (ou 500g minimum), un acte denfant sans vie est délivré, il est inscrit à létat civil et la dotation dun prénom officiel devient alors possible. Linscription sur le livret de famille est également réalisable.



Depuis 2008, le seuil des 22 semaines est descendu à 14 semaines révolues pour les enfants nés sans vie. Linhumation est possible par les familles mais si elles ne se sentent pas capables de le faire, létablissement a obligation de procéder à une crémation dans un crématorium. Cela semble une évidence et pourtant il aura fallu attendre ce décret pour que ces tout petits bébés, qui ne sont plus des embryons mais des fœtus (terme médical consacré jusquau jour de la naissance) soient considérés comme des êtres humains et non plus comme des déchets organiques.

Autre révolution, la délivrance dun livret de famille devient possible pour tous les couples, quils soient mariés ou non. La famille peut désormais se charger elle même de linhumation si elle le souhaite et les mamans peuvent prétendre au congé maternité même si parfois, faire appliquer ce droit demande une argumentation lourde et éprouvante pour les parents pas toujours entendus.

On note aussi cette même année, quune première ébauche de recommandations daccompagnement des familles voit le jour. Une avancée importante dans la reconnaissance de ces bébés qui étaient considérés jadis comme des « déchets médicaux ».
Il faut également savoir que toutes les mesures ci-dessus sont rétroactives pour tous les bébés nés après le 11 janvier 1993. Ainsi tous les parents concernés peuvent faire la demande dun livret de famille ou faire ajouter leur bébé disparu après 14 SA révolues.
Certaines communes acceptent même de remonter plus loin quand elles disposent des éléments nécessaires.

Autant de tout-petits qui peuvent retrouver la place qui leur était dévolue dans la fratrie. Autant de tout-petits à qui on donne une existence au cœur de leur famille.

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